Secteur

C’est aussi ça l’Horeca !

Le Président de la section restaurant de la Fédération Horeca Bruxelles avec Nathan Thess.

Le secteur Horeca c’est : un lieu de vie pour beaucoup, un premier emploi pour certains et parfois même, le début d’une belle histoire…

Nathan Thess est acteur de cinéma.

Il a joué dans de nombreux courts métrages et films publicitaires.

Depuis son plus jeune âge, Nathan rêve de cinéma et de théâtre.

Pour réaliser son rêve, il a suivi des cours d’art dramatique à Paris, sa ville natale.

L’horeca (HCR en France) lui a permis de suivre ses cours le jour et de travailler comme barman en soirée.

Horeca :

Nathan, vous rêvez de faire du cinéma. Est-ce que cela vous permet, à ce stade de votre carrière, de vivre décemment ?

Nathan : Le métier des arts, cinéma et théâtre, ne rapporte pas beaucoup d’argent quand on débute. Il est nécessaire d’avoir un autre job pour vivre. Les métiers de l’Horeca et la souplesse des horaires permet de faire les deux, cinéma et rentrées financières.

Horeca : Voyez-vous un rapport entre votre métier dans l’Horeca et le cinéma ou le théâtre ?

Nathan : Votre question me plaît beaucoup. En effet, dans un restaurant, le début d’un « service » est, un peu, comme un « lever de rideau ». Tout est calme, la porte s’ouvre, les clients rentrent et la « pièce » commence.

Horeca : Oui, comme au théâtre mais le cinéma ?

Nathan :  C’est vrai que le théâtre et le cinéma sont forts différents.

Au théâtre nous répétons nos rôles durant des semaines, les textes sont appris « par coeur ». On laisse peu de place à l’improvisation.

Dans vos métiers de l’Horeca, ce qui ressemble le plus au théâtre, c’est la cuisine ou le bar. En cuisine les recettes sont préparées minutieusement et les cocktails exécutés de façon précise.

Le cinéma ce serait plutôt comme les métiers de salle.

La carte est écrite mais la description des plats est laissée au talent du personnel de salle.

Au cinéma, nous jouons un « rôle » et sommes souvent obligés d’improviser en fonction des circonstances extérieures. Dans un restaurant ou dans un bar, c’est la même chose.

Tant au théâtre qu’au cinéma et que dans l’Horeca, rien ne peut se faire sans « talent ». Dans ces deux mondes ce sont les « acteurs » qui font la « pièce ».

Horeca : C’est flatteur pour l’Horeca, mais n’y a-t-il pas d’autres métiers ?

Nathan : Il y a de nombreux métiers, bien sûr, mais aucun ne donne la flexibilité et la souplesse d’horaire de l’Horeca. Le monde de l’Horeca est tellement varié, vous pouvez trouver un job pour le matin, pour l’après-midi ou même pour la soirée ou la nuit. Cela vous laisse le temps de prendre des rôles dans des petites productions ou dans des courts métrages.

Horeca : Dans le cinéma les « cachets » vous permettent-ils de vivre ?

Nathan : Tout le monde est fasciné par les « cachets » mirobolants des grands acteurs hollywoodiens. Il est clair, que si certains arrivent à ce sommet, beaucoup d’entre- nous doivent se contenter de cachets beaucoup plus modestes avant d’atteindre la notoriété.

Mais, ce qui est important c’est de vivre cette formidable aventure. Vivre sa passion,  qu’elle quelle soit, en toute modestie.

Horeca : Vous travaillez actuellement dans un restaurant bruxellois, quel est votre avenir ?

Nathan : Oui, effectivement, je travaille actuellement dans un établissement bruxellois, car c’est un endroit qui me plait beaucoup, l’ambiance de travail est excellente.

Je vais très prochainement partir pour l’Angleterre afin de  m’imprégner totalement de la langue anglaise et ainsi poursuivre ma carrière artistique.

Ensuite, ce seront les Etats-Unis où, bien sûr, le nombre de productions cinématographiques est beaucoup plus élevé.

Horeca : Merci de ce témoignage très intéressant et flatteur pour notre secteur. Nous avons, en effet, toujours été un métier d’accueil et je constate que ce ne sont pas seulement les clients qui sont accueillis.

Nathan : Je voudrais terminer par une anecdote. Vous connaissez surement le film « Garçon » de Claude Sautet de 1983 dans lequel Yves Montand avait le rôle principal.

Bien que c’était un comédien exemplaire, savez-vous que la perfection de son jeu, lui vient également du fait que, pendant ces années de formation théâtrale, il fut aussi « garçon de café » dans un restaurant parisien.

L’Horeca nous permet de « vivre » durant nos formations mais vous voyez que cela peut aussi nous servir dans notre art.

Merci l’Horeca.

 

CT