Le monde de la nuit pleure : ce 12 janvier 2023, le célèbre club techno bruxellois Fuse a communiqué sa fermeture suite à un litige sur des nuisances sonores. Le Conseil Bruxellois de la Nuit s’est réuni en urgence lors d’une session extraordinaire ce mercredi 18 janvier pour faire le point sur l’affaire en cours.
L’annonce a secoué Bruxelles et la Belgique tout entière : Fuse has to close. Suite à un litige sur des nuisances sonores avec le voisinage, le club techno mythique fondé en 1994 a reçu du gouvernement bruxellois (Bruxelles Environnement) l’ordre de diffuser de la musique à une intensité maximale de 95 dB et de fermer ses portes à 2h. Selon l’établissement, “il est impossible d’ouvrir un club dans de telles circonstances, il restera donc fermé dès aujourd’hui“. La discothèque appelle les autorités bruxelloises à revenir sur cette décision. “Il est regrettable qu’un club emblématique qui rassemble des milliers de mélomanes et d’artistes, employant 10 personnes la semaine et 80 le week-end, soit mis en péril par un voisin. Il est clair que la fermeture du club a un impact sur l’économie locale, le tourisme et la vie culturelle bruxelloise.”
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De nombreuses personnalités ont rapidement réagit à cette décision : Philippe Close (bourgmestre de Bruxelles), Alain Maron (ministre bruxellois de l’Environnement), Barbara Trachte (secrétaire d’État à la Transition économique et à la Recherche scientifique)… toutes et tous semblent vouloir trouver des pistes de solution permettant une réouverture rapide du Fuse.
Une session extraordinaire du Conseil Bruxellois de la Nuit
Créé en 2020 par le Gouvernement régional de Bruxelles, le Conseil Bruxellois de la Nuit a pour but premier de créer et de structurer une politique de la vie nocturne bruxelloise sur une logique de consensus. De part leurs connaissances issues du terrain et grâce à une mise en réseau de bonnes pratiques internationales, les membres du Conseil Bruxellois de la Nuit sont en mesure d’éclairer les thématiques liées à la nuit.
Ce mercredi 18 janvier 2023 se sont réuni autour de la table la Brussels by Night Fédération, la Fédération Horeca Bruxelles, 24h Brussels (urbaniste), la Ville de Bruxelles (service tranquillité publique) et Visit.brussels, facilité par la coordinatrice du Conseil et avec l’assistance technico juridique d’experts de Bruxelles-Environnement. L’objectif ? Identifier le cadre législatif dans lequel se justifierait la fermeture d’un établissement tel que le Fuse, d’identifier les conséquences pour la Région de Bruxelles-Capitale et, ainsi, de formuler des pistes de solutions pour éviter un précédent à l’ensemble du secteur.
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La volonté du Conseil est unanime : « La vie nocturne fait partie du patrimoine et de la culture bruxelloise et doit être défendu. Les opérateurs de nuit font non seulement le rayonnement de Bruxelles au-delà de ses frontières et empêchent également l’appauvrissement culturel, économique et social de la capitale. Conformément à l’esprit d’une ville qui doit ménager de multiples fonctions, il est nécessaire de garder une vie nocturne dynamique, attractive, accessible et sécurisée dans le centre. Les membres reconnaissent néanmoins les répercussions et les conséquences du bruit engendré par la vie nocturne. Le Conseil de la Nuit souhaite proposer des pistes de médiation pour la recherche d’un meilleur vivre ensemble par un travail transversal avec les administrations bruxelloises ».
Les vœux du Conseil Bruxellois de la Nuit pour 2023…
Le Conseil Bruxellois de la Nuit souhaite:
- Proposer, à court terme, à Urban.brussels et Perspective.brussels de travailler en collaboration pour redéfinir les critères liés aux établissements de nuit. Aujourd’hui, les clubs et bars festifs sont définis comme une activité commerciale; cette définition n’est pas adéquate pour prendre conscience de l’apport (pour ne citer que quelques-uns des bénéfices : à la culture, l’économie, l’emploi, sur la construction de soi, de santé mentale, de tremplin d’artistes locaux sur la scène internationale, de rayonnement et de tourisme) de ces établissements à une Région comme Bruxelles-Capitale. Ces établissements devraient pouvoir être considérés comme des équipements culturels et obtenir le statut d’équipement d’intérêt collectif ;
- Suite à ce travail de redéfinition des établissements de nuit, le Conseil Bruxellois de la Nuit proposera au Gouvernement de Bruxelles-Capitale d’envisager la piste de reconnaître certains de ceux-ci comme patrimoine culturel immatériel de la Région ;
- Demander à Bruxelles Environnement que le Conseil Bruxellois de la Nuit soit impliqué et concerté dans le travail d’élaboration des arrêtés bruit de voisinage et des installations classées prévus à l’horizon 2024 (cf. mesure 41 du plan Quiet.brussels) ;
- Proposer d’intégrer cette nouvelle définition et ses implications au sein des zones d’activités du Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS) ;
- Proposer à Perspective.brussels d’explorer la piste du principe d’ « Agent of Change » et de ses implications dans le Code Bruxellois de l’Aménagement du Territoire (CoBAT). Ce principe stipule que c’est au nouvel aménagement sensible au bruit qu’incombe la responsabilité d’atténuer les impacts des activités ou utilisations existantes génératrices de bruit.
Le Conseil souhaite également encourager et soutenir les communes et administrations locales et régionales, ayant un lien avec les activités nocturnes sur le territoire régional :
- En se voyant octroyer un budget afin de financer les études nécessaires à la réalisation de ce plan d’action ;
- En proposant de faire évoluer le cadre du dispositif de primes régionales (Rénolution.brussels) au bénéfice des opérateurs nocturnes pour les travaux d’isolation et d’acoustique.
Le Conseil Bruxellois de la Nuit regrette la situation vécue par le Fuse aujourd’hui. « Il demande à toutes les parties de faire preuve de pragmatisme et de rouvrir dans les plus brefs délais, si nécessaire de manière provisoire, afin de donner le temps aux parties de trouver une solution pérenne pour tous ».