Relastics fabrique du mobilier à partir de… pots de yaourt
Sans doute n’avez-vous jamais vraiment réfléchi à la façon de réutiliser vos pots de yaourt vides. Un groupe d’étudiants de la haute école Arteveldehogeschool s’est penché très sérieusement sur la question. Joey et Matthieu, deux des cinq fondateurs de Relastics, vous dévoilent leur projet. « Nous recyclons le plastique pour en faire quelque chose d’utile », explique Joey.
Propos recueillis par Vanille Dujardin
Pouvez-vous nous présenter Relastics en quelques mots ?
Matthieu : Il s’agit d’une initiative prise par cinq étudiants en gestion de PME à Gand, tous âgés de 21 à 23 ans : Maarten, Jietse, Jelle, Joey et moi. Nous voulions mettre au point un concept pour notre projet final de bachelier, qui s’est entre-temps transformé en véritable entreprise.
Joey: Pour nous, la durabilité était un must. Nous voulions en même temps développer une idée la plus originale possible. C’est ainsi qu’est né Relastics : des meubles fabriqués à partir de grandes plaques de matériaux recyclés, sans le moindre déchet. Tout est à nouveau 100 % recyclable, de la plaque aux vis.
Comment vous y êtes-vous pris au juste ?
J.: Dans un premier temps, nous avons travaillé avec un fournisseur qui fondait les pots de yaourt pour en faire des plaques. Maintenant, nous souhaitons réaliser cette opération nous-mêmes. Il faut dix mille pots de yaourt pour obtenir une grande plaque, que l’on peut découper pour fabriquer une table, deux chaises, un canapé, une table basse et un pot de fleurs. C’est exactement ce que l’on parvient à obtenir avec une seule plaque. Nous avons engagé une collaboration avec l’asbl Labeur pour souder, scier et assembler soigneusement les meubles. Cette association gantoise fait du sur-mesure en mettant au travail des personnes rencontrant des difficultés à trouver un emploi. Nous avons pensé que c’était là une noble ambition, qui nous permettrait de donner une touche sociale à notre projet. Nous avons été épaulés par nos professeurs à Artevelde, Gentrepreneur et The Company.
M.: Entre-temps, notre projet de bachelier est terminé et Relastics a reçu le prix « One to Watch ». Tout le monde était très curieux de savoir comment nous allions poursuivre ce projet.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
M.: Des cinq participants initiaux, il en reste trois : Maarten, Joey et moi-même. Nous voulons continuer à travailler avec un modèle d’entreprise entièrement circulaire et devenir un acteur majeur du secteur du recyclage.
J.: Nous voulons peu à peu nous concentrer sur la livraison de plaques en les fondant nous-mêmes. Nous allons d’abord procéder à un crowdfunding pour lever des capitaux supplémentaires, puis investir dans les équipements nécessaires.
Comment peut-on bénéficier des services de Relastics ?
M.: Tout le monde peut demander un devis pour des meubles sur notre site web. Comme nos créations sont entièrement fabriquées à la main à partir de matériaux assez coûteux, nous nous tournons surtout vers les entreprises. En effet, la dimension sociale et durable du projet le rend moins accessible au grand public. Cela dit, les possibilités sont infinies, dans l’horeca par exemple. Chaque plaque que nous produisons, ou faisons encore produire pour l’instant, est unique. Cette singularité renforce encore le pouvoir d’attraction de notre mobilier.