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Be Horeca

Be-Apero : Les cocktails de l’Horeca

Engagée à défendre les intérêts du secteur, la Fédération Horeca Bruxelles a twisté ses Apéro Clubs pour les rendre politiques ! Du 6 novembre au 12 février, ils accueilleront les principaux partis bruxellois pour les challenger sur la réalité du secteur en leur servant quelques cocktails bien corsés.

Les élections approchent à grands pas et l’Horeca doit faire partie des débats. Pour cela, la Fédération Horeca Bruxelles invite depuis début novembre les entrepreneur.se.s et leurs équipes à rencontrer les politiques, qu’ils soient au gouvernement ou dans l’opposition. Ces dernier.e.s partagent à cette occasion des réponses concrètes, des positions claires et des engagements fermes face au « cahier des revendications » de l’Horeca. Et pour délier les langues, rien de tel qu’une carte bien corsée, inspirée par les enjeux cruciaux du secteur.

À la carte…

Le « Manque de soutien des pouvoirs publics »

Un zeste de « confiance rompue », un shot de « sourde oreille », un soupçon de « manque de soutien »… Le secteur Horeca, pourtant troisième employeur belge, se trouve dans une situation critique, laissant les professionnel.le.s se demander si nos dirigeant.e.s politiques reconnaissent réellement ce domaine comme essentiel. Avec 100.000 établissements employant près de 160.000 travailleur.se.s en Belgique, dont 30.000 à Bruxelles, le manque de considération des autorités laisse un goût amer.

Une enquête menée par la Fédération Horeca Bruxelles révèle que les entreprises redoutent d’augmenter leurs prix face à des client.e.s déjà découragé.e.s par l’inflation, l’indexation des loyers, la mobilité, la propreté et la sécurité. Nombre d’entrepreneur.se.s n’ont d’autre choix que celui de ne pas se rémunérer pour garantir le paiement des salaires des travailleur.euse.s, mais la situation devient intenable, avec des pertes financières à faire tourner la tête. L’absence d’action politique directe est jugée responsable de la disparition progressive du tissu économique local, au profit des chaînes de restauration rapide.

Des chiffres alarmants de Graydon révèlent une augmentation de 20% des faillites dans le secteur Horeca par rapport à 2022. L’appel au soutien massif de ce secteur est pressant pour éviter des conséquences graves telles que la recrudescence du chômage, la diminution du pouvoir d’achat et la baisse de la croissance.

“Des chiffres alarmants de Graydon révèlent une augmentation de 20% des faillites dans le secteur Horeca par rapport à 2022.”

Les volets « Fiscalité et TVA »

La Fédération Horeca Bruxelles explore des recettes visant à permettre au secteur de recréer un peu de trésorerie. La première piste envisagée relève d’une révision de la TVA sur les boissons non alcoolisées. La seconde piste réside dans la défiscalisation, tout aussi cruciale, de divers revenus. Au-delà de l’aspect purement financier, cette approche vise à pallier grandement la pénurie de main-d’œuvre, tout en compensant le rôle de formateur joué par les employeurs. Ce cocktail bien dosé permet dès lors une augmentation du salaire net du travailleur sans augmentation de charges pour l’employeur.euse, tout en stimulant une économie blanche.

Ingrédients :

  • Une demande d’abaissement du taux de TVA à 12% sur les boissons non alcoolisées ;
  • Une augmentation du plafond des heures supplémentaires défiscalisées à 450 heures/an ;
  • Une défiscalisation complète des trois premiers mois d’engagement d’un temps plein ;
  • Un cadre légal adapté pour les pourboires et leur défiscalisation ;
  • Une défiscalisation des augmentations de salaire et des évolutions de fonctions (tant dans le chef de l’employeur.euse que du travailleur.euse, à partir de la fonction de commis) ;
  • Une application du précompte professionnel pour les « heures de nuit » à partir de 20h et non plus à partir de minuit ;
  • Une déductibilité à 100% des notes de restaurants produits par une caisse branchée au SCE pour les entreprises et le client privé.

Les volets « Charges sociales, travail, chômage / emploi »

Les propriétaires d’établissements Horeca jonglent avec tant de charges qu’il devient souvent difficile de s’octroyer un salaire, même lorsque l’établissement tourne à plein régime. Or, sans patron.ne, pas d’établissement et sans établissement, pas de travailleur.euse.s. Dans un secteur soumis à des règles plus strictes que la plupart des autres commerces, il est tout à fait légitime de réclamer un allègement des charges et de l’aide au recrutement, que ce soit d’étudiant.e.s ou de personnel dont la situation sur le territoire est irrégulière. Ces propositions clés visent à renforcer l’économie blanche et à dynamiser le secteur.

Ingrédients :

  • Un élargissement de la « boîte noire » à tous les commerces de détails et professions libérales ;
  • Une révision de la prime sectorielle liée à la SCE (caisse blanche) pour qu’elle couvre 10 travailleur.euse.s sans limitation du nombre, avec une augmentation à 1.600€ pour les travailleurs de moins de 26 ans et à 1000 € pour les autres, une indexation régulière et une application aux Équivalents Temps Plein (ETP) ;
  • Une prolongation de la mesure encadrant le nombre maximum d’heures « étudiant.e » en conservant 600 heures / an en dehors des congés scolaires.
  • Une non-indexation du salaire barémique étudiant.e ;
  • Une déclaration de la Commission Paritaire (CP 302) en pénurie ;
  • Une facilitation de l’accès à l’emploi, en particulier pour les personnes sans papiers ;
  • 2 jours de carence pour le secteur ;
  • Un retour à une taxe de 25% pour les flexi-jobs ;
  • Une diminution des allocations chômage dans le temps.

Le volet « Revendications »

Christophe De Beukelaer et Benjamin Dalle avec les cahiers de revendication
Christophe De Beukelaer et Benjamin Dalle avec les cahiers de revendication

Parmi les revendications de la Fédération Horeca Bruxelles, un bon nombre de propositions sont également élaborées à l’adresse de la Région bruxelloise et de la Fédération Wallonie-Bruxelles et sont notamment en lien avec le secteur de la nuit, l’accès à la profession, les primes à la formation, la mobilité, la propreté ou encore la sécurité. D’autres réclamations des entrepreneur.se.s de l’Horeca sont également prises en compte lors des Apéro Club politiques. Plus le secteur sera uni, plus nous pourrons surmonter les défis actuels, renforcer notre industrie, construire un avenir durable et ouvrir de nouvelles perspectives prometteuses pour tou.te.s.

“ Avec 100.000 établissements employant près de 160.000 travailleur.se.s en Belgique, dont 30.000 à Bruxelles, le manque de considération des autorités laisse un goût amer.”