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Iyagi : amour, débrouille et cuisine coréenne

Si certaines histoires démarrent par un business plan, une levée de fonds, un concept marketé, d’autre commencent par un besoin très simple : créer une vie ensemble. C’est l’histoire d’Igor et Semin qui ont ouvert iyagi en 2018.

À l’époque, le couple a 23 ans. Lui travaille dans la pub, elle dans l’organisation d’événements. Lorsque Semin débarque de sa Corée natale, son diplôme ne suffit pas et l’administration se révèle complexe. Alors Igor cherche une solution : “J’avais besoin de trouver un travail pour ma femme. On s’est dit qu’on allait créer quelque chose nous-mêmes.”

Une façade, 15 m² et de l’huile de coude

Ils tombent par hasard sur une petite vitrine cachée derrière la Place Sainte-Boniface. Rien à l’intérieur : pas de gaz, pas d’eau, pas d’âme. Ils peignent eux-mêmes, installent, bricolent. Une aventure de 15 m² qui deviendra iyagi, un take away original et de qualité. “On voulait représenter la vraie cuisine coréenne familiale”, explique Igor. Pas une version « fancy » ni instagrammable mais des plats chauds que l’on retrouve sur les tables à Séoul un soir de semaine, sans cérémonie.

Une carte à 5 plats

Capacité minimale, budget minimal, mais une idée forte, celle d’une carte qui repose sur un système malin qui consiste à réutiliser les ingrédients dans plusieurs recettes, avec des découpes optimisées, très peu de stock et un minimum de gaspillage. “Chaque plat doit partager un maximum d’ingrédients, mais être complètement différent. Ainsi les parures de légumes servent aux sauces ; les oignons verts se retrouvent dans le bossam comme ailleurs. Une cuisine intelligente, artisanale, sans astuces industrielles. À la carte, cinq plats, tous au même prix. D’abord 9,50 € pour une portion généreuse. Pour passer après le covid à 11 €, puis 13 €. Mais toujours cette promesse : Personne ne paie plus que l’autre. Et la qualité comme défi : des œufs bio, du poulet coucou de Malines, du porc fermier d’origine belge, du bœuf Simmental et Holstein et un kimchi fait maison. Dès l’ouverture, les Bruxellois, curieux s’y précipitent. La clientèle, de 25 à 45 ans, adhère à l’honnêteté, la sincérité, la cohérence de l’offre. Et le bouche-à-oreille suffit : la vitrine est minuscule, mais elle raconte tout. Iyagi n’a jamais cherché à être à la mode. C’est la mode qui est venue à lui.

Du take-away à la table : l’ouverture du deuxième iyagi

Sept ans plus tard, iyagi évolue. Le couple ouvre un deuxième espace, au 57 rue du Midi, à deux pas de la Grand-Place. Ce quartier, en pleine mutation, devient leur nouvelle maison avec son mix de bureaux, de touristes, d’habitants, d’énergie de Noël, de quotidien citadin. Le lieu est parfait, vivant, accueillant. Cette fois, quelques places assises et une formule à 21 € pour un plat + un banchan. Toujours simple et pensé pour fonctionner sans staff superflu.“Plus on simplifie, moins on a besoin de personnel.” D’où le service pick-up avec le client qui vient chercher son plat au comptoir. Pour faire aboutir ce second projet, Igor précise que le programme de couveuse chez Hub Brussels a été « précieux ». « Surtout pour les conseils de comptabilité, pour l’élaboration du business plan, les séminaires pratiques et même des sessions sur l’agencement d’une vitrine de restaurant ».

Durabilité : pas de discours, des gestes

Chez iyagi, la durabilité est une pratique, pas un slogan : aucun plastique, des emballages recyclables, des viandes belges, une énergie 100 % renouvelable et 1 € de réduction pour ceux qui viennent avec leur propre contenant. Sans oublier  l’utilisation intégrale des produits, l’optimisation et un minimum de gaspillage.

L’envie d’entreprendre, encore et toujours

À 30 ans, Igor reconnaît que son véritable plaisir, ce n’est pas tant de gérer un restaurant que d’en ouvrir, de créer, d’imaginer, de diagnostiquer, d’aider.
Plombier, cuisiniste, consultant, architecte de petites cuisines : il fait tout.

Mais aujourd’hui, la priorité est claire : faire fonctionner ce deuxième lieu,
stabiliser l’ensemble et retrouver un rythme de vie avec Semin. Et s’il devait donner un conseil à ceux qui rêvent de se lancer :“Il ne faut pas être trop frileux et ne pas écouter les avis négatifs. La Belgique n’est pas si dure avec ceux qui ratent. Il faut tenter les choses. Il faut essayer.” Un état d’esprit.

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