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“La friterie c’est quelque chose dont on doit prendre soin.”

-> Unafri/ Navefri – l’Union Nationale des Frituristes, un partenaire de la Fédération Horeca Bruxelles !

Bernard Lefèvre, président d’Unafri/Navefri, nous raconte avec passion ce que signifie l’Union Nationale des Frituristes pour lui. « On pourrait parler des heures », nous raconte-t-il. « La friterie c’est quelque chose dont on doit prendre soin. »

Comment s’est passée la crise Covid pour les frituristes?

Quand Sophie Wilmès a annoncé la fermeture de l’horeca il y a deux ans, nous avons très clairement dit que cela nous paraissait être une évidence que les friteries restent ouvertes. Heureusement ce fut le cas et nous avons pu rester ouverts. Ce qui ne veut pas dire, comme beaucoup le croient, que les friteries faisaient des affaires en or. Comme tout le monde, on a dû tirer notre plan. Non seulement les gens ne pouvaient plus consommer à l’intérieur, mais nous avons aussi remarqué que les heures ou les gens se rendaient normalement à la friterie étaient réduites. Je pense que dans l’ensemble les friteries tournaient à 60% de leurs chiffres habituels, mais ce serait mal venu pour un sous-secteur comme les friteries de se plaindre. 60% c’est mieux que 0, mais c’était loin d’être la joie.

Que pensez-vous des aides mises en place?

Les aides étaient essentielles et je pense qu’elles nous ont permis d’éviter la catastrophe. Elles étaient encore plus essentielles pour nos collègues dans l’horeca qui ont dû fermer.

Vous pensez que le fait que les friteries restent ouvertes a eu un impact sur les gens?

Absolument. La friterie a rejoué plus que jamais son côté ‘psychologue du quartier’, vu que c’était une des dernières choses qu’on pouvait faire ‘normalement’. Au début c’était réconfortant pour les clients, mais plus tard nous avons aussi vu que les frituristes devenaient parfois le bouc émissaire de tout ce qui tournait mal. Comme c’était un des seuls lieux où les gens entraient en contact avec d’autres, ça devenait stressant.

Y a-t-il eu des changements dans la gestion des friteries pendant la période Covid?

Sans le savoir, nous étions déjà bien préparés, car les friteries sont FoodTruck et Take Away de base. Au lieu de faire 60 à 70% d’emporter et 30 à 40% sur place, nous sommes passés à 100% emporter, mais ce n’était pas un problème. La seule chose qui a changé c’est le nombre de commandes en ligne. Je pense que ça va rester important, même après la période Covid, qui a très clairement accéléré cette tendance digitale. J’espère quand même que ça ne prendra pas une trop grande place, parce que la friterie est un des derniers endroits où les gens parlent entre inconnus.

Que pensez-vous de l’annonce de la quatrième vague?

On en a tous marre, je crois. Pour certaines friteries, surtout dans des centres touristiques comme Bruges, c’est une catastrophe. Pouvoir faire à emporter c’est bien, mais s’il n’y a pas un chat dehors, il n’y a personne pour emporter. Ça ne va pas bien, pour personne. Il y aura sûrement encore pas mal de faillites, mais je pense que la plupart des friteries réussiront à survivre.

Est-ce un projet de collaborer avec la Fédération Horeca Bruxelles?

C’est un projet en cours. Il y a quatre ans, la législation pour l’horeca et pour les frituristes convergeait de plus en plus donc il semblait logique de collaborer étroitement. Nous avons donc conclu un accord avec Horeca Vlaanderen et Horeca Wallonie pour une nouvelle commission pour les frituristes. Maintenant nous sommes sur le point de compléter le mariage avec la Fédération de l’Horeca de Bruxelles. La collaboration serait axée sur la législation, la représentation des indépendants auprès de différentes autorités, etc. L’Unafri continuerait quant à elle de représenter le métier côté image, formation, promotions et culture frituresque.

Vanille Dujardin